Indiana Jones et la Dernière Croisade


L'archéologue aventurier Indiana Jones se retrouve aux prises avec un maléfique milliardaire. Aux côtés de la cupide Elsa et de son père, il part à la recherche du Graal.

Indiana Jones et la Dernière Croisade – 18 Octobre 1989 – Réalisé par Steven Spielberg

Après avoir visionné une fois de plus les trois premiers Indiana Jones, une chose est désormais claire, le second opus malgré toutes ces qualités intrinsèque est une anomalie. A l'époque George Lucas voulait que le second soit dans une tonalité plus sombre, comme un certain « Empire contre-attaque », une idée que Spielberg approuvait qui hélas n'a dans le contexte aucun sens, surtout si on compare ça au second volet de Star Wars. En résulte alors un Indiana Jones extrêmement misogyne et un personnage féminin mal écrit, aberrant de bêtise, dont Lucas admet après coup qu'il avait rendu ça bien plus sombre qu'au départ, car il était entrain de divorcer et qu'il n'était pas dans le bon « mood ». Des critiques à mon sens fondées qui pousseront le troisième film à revenir vers l'esprit du premier volet et donc quoi de mieux que de partir à la recherche du Saint Graal dans « lndiana Jones et la Dernière Croisade ».

Des son plus jeune age Indiana Jones est passionné par l'histoire, une façon pour lui aussi d'attirer l'attention de son père Henry Jones. Alors qu'a l'age de treize ans il était scout, Indiana avec un groupe d'amis tombe sur des pilleurs de tombes. Indiana reconnaît alors dans les mains de l'un d'eux « La croix de Coronado », un objet précieux qu'il ne peut se résoudre voir partir entre les mains des bandits. N'écoutant que son courage, il la vole et part au galop pour la mettre en lieux sur, tenant la dragée haute à des hommes expérimentés, mais hélas il ne peut empêcher la restitution de la dite croix à l'homme qui menait cette expédition. Impressionné par le culot du jeune Indy, il lui donne son chapeau, un présent qui l'accompagnera toutes sa vie. 1938, le monde s’apprête à basculer dans le chaos à cause de l'Allemagne Nazie. Une Allemagne qui cherche à mettre toutes ces chances de coté en partant à la recherche du Saint-Graal. C'est ainsi qu'Henry Jones, le père d'Indiana, le plus grand spécialiste sur le Graal est porté disparu. Jones prévenu par Donovan, part à Venise à la recherche de son père.

On revient au basique et cela fait du bien ! Ce n'est pas un séquel, mais la suite du film « Les aventuriers de l'arche perdue » et surtout c'est un film qui verse pas dans « la dark attitude » pour rien et de façon artificielle. Pourtant ce n'était pas gagné, car les premières versions du scénario écrites par Chris Columbus prolongées la thématique du film précédent, allant même parfois très loin, avec des fantômes ou encore des zombies. Mais tout ceci est écarté au profit une fois de plus des « Nazis », du « Saint-Graal » et de la venue du papa de Indiana Jones, un triptyque un poil redondant (sauf sur ce qui concerne le père) mais au combien palpitant à suivre.

La grande nouveauté du film, c'est la présence à l'écran de Sean Connery dans le rôle du père d'Indiana Jones, l'érudit Henry Jones. Un ajout à la mythologie Indiana Jonesque judicieux qui enrichit le personnage principal, tout en créant une nouvelle dynamique à l'écran et surtout cela permet de développer des thématiques chères à Steven Spielberg. La relation père/fils est au centre du film et se substitue clairement à la quête du Graal. Indiana Jones n'est pas à la recherche de cet artefact légendaire mais à la recherche de ce lien qui les unit lui et son père. Pendant deux heures, de péripéties en péripéties, de nazis en nazis, le récit s'attelle à recréer une relation durable entre ce père absent et son fils intrépide ou les incompréhensions sont légions, les sermons récurrents, mais qui sont muent par le même amour de l'histoire. Une passion qui se transformera en une confiance réciproque lors d'un climax tétanisant ou le père guidera le fils et ou le fils retrouvera foi en son père.

Quant à la réalisation, c'est une nouvelle fois du grand art ! Steven Spielberg fait preuve cette fois ci d'un grand sens comique, notamment en exploitant à merveille l'alchimie du duo Harrison Ford/ Sean Connery qui s'en donne à cœur joie. Un rire communicatif, des situations burlesques et une énergie communicative qui nous plonge au cœur de ce tandem inattendu, jusqu'à l'immense scène de fin dans le temple ou l'on passe du rire a l'émotion avec une aisance folle. Une maitrise de tout les instants, qui tire tous les autres acteurs du film vers le haut, comme le travail de Douglas Slocombe à la photographie, le montage réussit de Michael Kahn, les décors de Peter Howitt d'une grande minutie ou encore toute la direction artistique du film supervisé par Stephen Scott qui nous place dans la continuité visuelle du premier film. Puis il y a une nouvelle fois le génie de John Williams qui signe une composition sublime, épique et qui clôture le film avec le thème phare de la saga.

Le casting est une nouvelle fois de plus excellent ! On trouve d'abord River Phoenix qui est un parfait Indiana Jones jeune, intrépide, insouciant et un brin natif, il donne de l'épaisseur au Indy senior de part l'intensité de sa composition. Ce qui fait que l'on voit Harrison Ford sous un œil nouveau, notamment grâce a ce qu’amène l'introduction du père, il est encore plus sur de lui, sauf quand son père est dans les parages, ce qui lui renvoi ces propres faiblesses à la figure. Une composition plus nuancée qui rend indiana jones encore plus attachant. Comme dit plus haut, c'est Sean Connery le père de Indiana Jones et c'est un choix judicieux tant cela semble naturel. De plus Sean Connery se révèle être extrêmement drôle et ce n'est pas tous les jours que ça arrive. Après on trouve Denholm Elliott dans le rôle de Brody et John Rhys-Davies dans celui de Sallah. Seul point faible, ce sont les méchants incarnés par Alison Doody et Julian Glover qui ne sont pas à la hauteur du reste du casting, car leurs personnages manquent de clairement de consistance … 

Une dernière croisade salvatrice 


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4/ 5
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